Science participative : 4 sites ou applis pour se reconnecter avec la nature
48m2 de nature sont détruits chaque seconde en Europe. Un chiffre issu du projet d’investigation Green to Grey qui porte sur l’artificialisation des terres et analyse des images satellites (2018-2023) pour quantifier la consommation de nature par l’urbanisation. Une statistique qui donne envie de s’investir, à son échelle, pour préserver notre planète, notamment sa biodiversité. Bonne nouvelle, plusieurs sites et applications, disponibles sur smartphones, permettent d’aider les chercheurs à progresser dans leur compréhension du vivant sans forcément être un crack en sciences.
Percer les mystères du monde marin avec Espions des Océans
Lancée par l’IFREMER, l’institut français de recherche entièrement dédié à la connaissance de l’océan, Espions des Océans est une plateforme qui invite tout un chacun à devenir enquêteur des fonds marins. Le principe ? Analyser des photos et vidéos prises sous la mer, de la côte jusqu’aux abysses (entre 6 et environ 2 200 mètres de profondeur), pour identifier les espèces visibles telles que les coraux d’eau froide, les crevettes ou les crabes par exemple, afin d’aider les scientifiques à mieux comprendre la biodiversité, les habitats benthiques et les effets du changement climatique. Grâce à la participation des citoyens, l’IFREMER est capable de traiter bien plus d’images que ce que ses équipes pourraient faire seules sur le terrain, ce qui accélère considérablement la recherche, et alimente aussi le développement d’algorithmes d’intelligence artificielle. Un ordinateur ou une tablette, une connexion internet et un peu de curiosité suffisent pour devenir un véritable espion des océans.
Pl@ntNet, pour l’amour des plantes
Application de science participative française créée en 2009 et accessible sur smartphones depuis 2013, Pl@ntNet permet aussi bien aux promeneurs, qu’aux biologistes amateurs, aux enseignants ou aux simples curieux, d’identifier des plantes à partir de photos de feuilles, fleurs, fruits, ou écorces. L’ensemble des contributions est géolocalisé, daté, et peut être ainsi vérifié ou corrigé par la communauté, ce qui aide les chercheurs à bâtir une base de données botaniques très fiable. Une masse d’information qui sert aussi d’ailleurs à entraîner des algorithmes d’intelligence artificielle afin d’améliorer sans cesse les identifications automatiques. L’application Pl@ntNet est aujourd’hui utilisée dans le monde entier et favorise la découverte, l’éducation, ainsi que la conservation de la biodiversité végétale, de façon globale.
Surveiller l’assèchement des cours d’eau grâce à DRYRivERS
Application mobile open source (libre d’accès, réutilisable et modifiable par les utilisateurs), DRYRivERS a été développée dans le cadre d’un projet européen piloté par l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement). Elle invite les individus à participer à la surveillance de l’assèchement des cours d’eau. Pour cela il suffit d’identifier l’emplacement (via GPS ou carte), indiquer l’état du lit (eau qui coule, mares stagnantes, lit sec), et prendre une photo. Une fois recueillies, les informations sont accessibles en libre accès sur la plateforme, ce qui permet de cartographier en temps réel les assèchements et d’en suivre les évolutions DRYRivERS a déjà enregistré plusieurs milliers d’observations (plus de 4 200) réparties sur près de 1 900 cours d’eau dans une vingtaine de pays, dont la France. L’application sert à la fois d’outil scientifique pour améliorer les modèles et les prévisions liés au changement climatique, et de levier de sensibilisation pour le grand public aux enjeux liés à la perte d’eau et aux rivières intermittentes notamment.
Observer la faune et la flore de montagne pour Phénoclim
Programme de sciences participatives porté par le CREA Mont-Blanc (ONG scientifique) depuis 2004, Phénoclim vise à mesurer l’impact du changement climatique sur la faune et la flore de montagne en France (Alpes, Pyrénées, Massif Central, Vosges, Jura, Corse…) en observant les rythmes saisonniers : floraison, débourrement, feuillaison, changement de couleur et chute des feuilles. Les participants sont amenés à choisir des espèces parmi une liste de 13, définissent une zone d’étude proche de chez eux, et font des observations régulières, au printemps et en automne notamment. Les données recueillies sont accessibles via une plateforme en ligne et permettent aux chercheurs de croiser les phénomènes phénologiques avec les données climatiques, afin d’étudier les effets des variations de température ou de saisons. Grâce à ce suivi de longue durée, les scientifiques peuvent déjà faire apparaître des tendances, comme des décalages dans les saisons ou des phénomènes liés aux étés très chauds.
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