Économie circulaire : zoom sur 4 entreprises engagées de la région niortaise

En Vert et en Région, l’événement itinérant organisé par le Coq Vert, était de passage à Niort en cette fin du mois de mai. L’occasion pour plusieurs entreprises de la communauté basées à proximité des Deux-Sèvres de se retrouver dans les locaux flambant neufs d’une entreprise Éclaireur Coq Vert, le groupe Poujoulat. Une entité familiale créée il y a 75 ans, dont le cœur de métier se concentre sur les conduits de cheminée, mais qui produit également du mobilier urbain, notamment pour Roland-Garros ou certains aéroports français. Le tout en se focalisant sur une meilleure performance énergétique et environnementale, dans le respect des ressources. 

Après une présentation du Plan Climat réalisée par Aurélien Lemaire, chargé de coordination dudit plan chez Bpifrance, et dont l’objectif est de mettre en transition 20 000 entreprises d’ici 2028, suivi d’une visite des ateliers du groupe Poujoulat, nous avons pu nous entretenir avec quatre dirigeants d’entreprises engagées dans l’économie circulaire. Extraits. 

Les Jardins de l’Orbrie et la circularité en bouteilles 

Passer d’agriculteur, plus précisément d’arboriculteur, à industriel, c’est la reconversion réussie par Alain Péridy, aujourd’hui PDG des Jardins de l’Orbrie (JDLO). « J’ai voulu aller plus loin que de simplement proposer des fruits aux consommateurs, déclare le dirigeant de JDLO. Je souhaitais également revaloriser les écarts de tri, ce que l’on appelle les fruits moches. » Les Jardins de l’Orbrie offrent aujourd’hui toute une gamme de boissons créatives et mettent au service d’autres arboriculteurs leur savoir-faire, cette dernière activité représentant 70 % de leur travail. « Produire des boissons saines et le plus naturelles possible, c’est ce qui m’anime, ajoute Alain Péridy. J’ai toujours été un entrepreneur dans l’âme et avec JDLO nous mettons à disposition du matériel et de la prestation de service à nos clients, à l’image de ce que nous produisons en circuit-court chez nous. » Basée à Bressuire, à quelques kilomètres de Niort, l’entreprise qui embouteille environ 10 millions de contenants en verre par an, peut se targuer d’une croissance à hauteur 15 %, en contraste avec un secteur pas vraiment à la fête.  

PHP allie performance industrielle et impact positif 

Philippe Paget dirige PHP, entreprise familiale qu’il a lui-même créée en 1995. Implantée à Salles-d’Angles, en Charentes, la société est spécialisée dans l’injection plastique, le traitement de surface, la décoration, l’assemblage et les fonctions connectées, pour les secteurs du vin et des spiritueux, de la parfumerie et de la cosmétique. « Nous sommes avant tout des apporteurs de solutions, explique le directeur de l’entreprise. Avec pour chaque secteur une dimension aussi bien technologique qu’environnementale et économique. » Chaque année, PHP investit d’ailleurs une part significative de ses revenus pour continuer à renforcer son attractivité, en termes de solutions innovantes et écologiquement responsables, comme nous le confie son dirigeant. « Nous sommes également une organisation en évolution continue, ajoute Philippe Paget. Les compétences et les savoir-faire sont nombreux chez PHP, et adaptatifs, au service de nos clients. Allier performance industrielle et impact positif, c’est le crédo de PHP. Avec l’ambition de créer des solutions toujours plus novatrices en termes de design », conclut-il. 

Plaxtil, pour le recyclage textile et plastique circulaire 

Olivier Civil est à la tête d’Essaimons et de Plaxtil, deux startups complémentaires basées à Châtellerault (Vienne) et spécialisées dans le recyclage et la régénération des déchets textiles. Essaimons, entreprise de l’économie sociale et solidaire (ESS) intervient pour traiter les gisements de textile et les préparer pour être prêts au recyclage. En amont de Plaxtil qui s’occupe quant à elle de remplacer le plastique vierge, via un polymère, dans l’industrie de la plasturgie. « Conjuguer impact écologique, innovation industrielle et viabilité économique n’est pas simple, admet Olivier Civil. D’autant plus que nous sommes en concurrence frontale avec des industries ultra-linéaires et donc non-circulaires, bien implantées et qui utilisent le plastique issu du pétrole. Nos solutions sont donc de valeur ajoutée en prouvant systématiquement la régénération de la matière via des objets que les clients réutilisent par la suite. » Convaincu que l’économie circulaire amène du sens, dans des secteurs qu’il connaît bien, à l’image du textile, du BTP et de la santé (masques), Olivier Civil procède pas à pas en portant l’exemplarité, à contre-courant des giga-factories qui ont bien du mal à être rentables d’après lui.

Ouest Hotel Group, l’hospitalité autrement 

Transformer son expérience dans le secteur de la santé en force dans celui de l’hôtellerie, c’est le pari que Nicolas Pomies s’est lancé au milieu des années 2010. Si son premier rachat concerne l’hôtel Wilson à Bègles (Gironde), l’entrepreneur a par la suite bâti Ouest Hotel Group par le biais d’autres acquisitions et de créations, en privilégiant le potentiel des hôtels et la qualité des emplacements. « Les fondamentaux entre mon ancien et mon nouveau métier sont les mêmes, admet-il. Héberger des patients ou des clients et les nourrir, tout en les satisfaisant et en gérant des équipes. » Nicolas Pomies y a tout de même ajouté une variable : chaque projet de rénovation ou de rachat allie performance et responsabilité, avec une attention particulière portée à l’humain et à des pratiques durables. Ses hôtels sont certifiés Clef Verte, imposant le respect de la nature et des personnes par la maîtrise des consommations en eau et en énergie notamment. « Associer hospitalité, rentabilité et durabilité n’est pas chose aisée. Mais cela fonctionne si vous incluez tous les partenaires de l’entreprise », conclut le dirigeant.