5 tendances repérées sur PRODURABLE 2024
Trois « villages” – Environnement, Social et RH, Stratégie et Gouvernance – 340 partenaires, 700 intervenants et 15 000 visiteurs sur deux jours. La 17e édition du salon PRODURABLE fut celle de tous les records. “Pour la première fois, l’événement a nécessité que l’on monopolise deux niveaux du Palais dans leur entièreté, s’enorgueillit Mylène Netange, coordinatrice de l’événement. Signe que notre leitmotiv, qui consiste à faire se rencontrer organisations comme acteurs privés autour des enjeux de la transition vers une économie plus respectueuse de l’environnement, trouve une certaine résonance dans le contexte actuel.” Le cru 2024 de PRODURABLE, qui se revendique comme “le salon des solutions pour une société durable”, s’est articulé autour de la formule “Parlons valeurs”. Un mantra en guise de fil rouge qui consistait à évaluer la valeur sous deux angles complémentaires. “D’une part, ce qui est mesurable en termes financiers, et d’autre part, les valeurs humaines, éthiques et les aspects extra-financiers qui donnent un sens profond à l’entreprise”, précise Mylène Netange. Au cœur d’un vaste panorama de conférences, de plénières, de tables rondes et autres rencontres informelles passionnantes qui se sont tenues durant le salon, certaines thématiques ont particulièrement animé les conversations des visiteurs. Zoom sur cinq d’entre elles : la mesure du carbone, l’eau, l’économie circulaire, l’intelligence artificielle (IA) ou encore la mobilité.
Mesurer son empreinte carbone pour mieux la réduire
Si de nouvelles contraintes réglementaires requièrent la transparence des bilans carbone et incitent les entreprises à trouver des solutions pour atteindre la neutralité d’ici 2050, les outils de mesure carbone permettent de fixer des objectifs précis de réduction, en mobilisant toute la chaîne de valeur. C’est le cas dans l’industrie agroalimentaire, où 90 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) peuvent provenir du scope 3, donc les émissions indirectes. Problème : comment évaluer l’impact carbone de mon produit ou mon activité au-delà de mon strict corps de métier ? C’est la réponse apportée par la startup Carbon Maps, soutenue par Bpifrance et membre de la communauté du Coq Vert. “Nous développons un logiciel qui permet de mesurer, grâce à des analyses du cycle de vie à l’échelle, l’impact environnemental des produits dans l’agroalimentaire, expose Justine M., Customer Success Manager de Carbon Maps. Nos clients vont des coopératives aux distributeurs en passant par les industriels. Tous ces acteurs ont besoin d’avoir une vision précise de leur impact carbone, en particulier le scope 3, souvent le plus difficile à mesurer.” En plus d’estimer leur empreinte globale, les clients de Carbon Maps peuvent identifier précisément laquelle de leurs filières possède le plus d’impact. Ce qui pourrait leur permettre in fine d’identifier des leviers d’action auprès, par exemple, de leurs fournisseurs.
Mieux consommer et utiliser l’eau : le grand enjeu du moment
À l’heure de la prise de conscience généralisée de la raréfaction des ressources, la gestion de l’eau devient une priorité stratégique pour les entreprises. PRODURABLE 2024 a mis l’accent sur des approches innovantes pour gérer cette ressource essentielle dans les industries. Notamment celle menée par AquaTech Innovation, startup fondée à Montpellier en 2018, soutenue par Bpifrance et labellisée Green Tech Innovation par le ministère de la Transition écologique. L’entreprise héraultaise innove pour les professionnels en matière de collecte, traitement et recyclage des eaux usées domestiques. En parallèle, cette jeune pousse membre de la communauté du Coq et de La French Fab a mis sur pied une solution qui aide ses souscripteurs à mieux maîtriser leur consommation d’eau grâce à un outil de pilotage digital. De nombreux professionnels ont déjà fait appel aux services de la société, notamment dans le secteur de l’hôtellerie de plein air. “Je sais que nous sortons d’une tempête au cours de laquelle il n’a fait que pleuvoir, sourit Emilie Bons, chargée de communication, marketing et suivi RSE. Mais l’eau est vraiment un sujet en France et les entreprises en ont saisi l’importance. Le téléphone sonne de plus en plus, à la fois parce qu’il y a davantage de contraintes réglementaires pour nos clients et parce qu’ils souhaitent opérer leur transition écologique, notamment car leurs propres clients sont de plus en plus sensibles à ces sujets dans leurs choix de consommation.”
L’économie circulaire conquiert l’agroalimentaire
Ce contexte incite également les entreprises à repenser leur chaîne de production pour limiter le gaspillage et encourager le recyclage. Envisagée comme une réponse à la crise des déchets et à l’épuisement des ressources naturelles, l’économie circulaire et le réemploi ont évidemment connu un franc succès sur PRODURABLE 2024. Pour preuve, la startup Pandobac, spécialisée dans la logistique durable – principalement à travers la mise en place de solutions de réemploi d’emballages réutilisables pour le secteur de l’alimentation et la restauration – a reçu le prix Grand Prix de la Marque Engagée, qui récompense les marques et entreprises qui se distinguent par leur engagement exceptionnel dans le domaine de la responsabilité sociale. Membre de la communauté du Coq Vert, elle s’est fixée pour mission de réduire l’usage des emballages à usage unique dans les chaînes d’approvisionnement en proposant des bacs réutilisables, lavés et redistribués aux acteurs de la filière. “Pandobac aide ainsi les entreprises à diminuer leur impact environnemental tout en optimisant leurs coûts liés aux déchets d’emballages”, appuie Maël Girard, responsable commercial.
Quand l’lA devient éthique
IA. Sur toutes les lèvres ces derniers mois, ces deux lettres ont logiquement été mises à l’honneur lors de diverses conférences de PRODURABLE 2024. “Certains ont peur de l’intelligence artificielle, et lorsqu’on ne maîtrise pas le sujet, il y a de quoi, rappelle Mylène Netange. Mais elle existe et elle est là. Il faut donc faire en sorte d’en promouvoir un usage vertueux.” Cette technologie, qui est vue comme un outil plus que comme une finalité, reste un levier puissant pour les entreprises cherchant à optimiser par exemple leur efficacité énergétique, anticiper les risques climatiques et automatiser la gestion des ressources. “Je crois sincèrement que l’IA peut venir au secours du climat. On a vu des sociétés proposer des solutions d’intelligence artificielle au profit du monde agricole, au niveau des prédictions météo par exemple”, abonde la coordinatrice de PRODURABLE 2024. Exploiter l’IA pour mieux gérer les données environnementales peut accélérer la transition vers des processus plus verts et permettre une meilleure prise de décision en temps réel.
Le sujet de la mobilité porté par les RH
Enfin, la transformation des modes de transport est également essentielle pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Parmi toutes les solutions de mobilité durable exposées au Palais des Congrès (véhicules électriques, triporteur…), celle d’1 Km à pied a détonné par son approche pragmatique. Membre de la communauté du Coq Vert, cette startup déploie en effet le premier logiciel RH de mobilité interne géographique qui permet de réduire la distance des trajets domicile-travail. Sa notoriété croissante et ses solides références au sein du SBF 120″ (CAC 40 + SBF 80) attestent de la possibilité pour les entreprises d’intégrer les déplacements de leurs collaborateurs dans leur bilan carbone. “Beaucoup de chemin reste à parcourir, tempère néanmoins Laure Wagner, fondatrice de la jeune pousse et experte en mobilité interne géographique. Les plans de mobilité auxquels se soumettent les entreprises restent facultatifs. La plupart des employeurs n’ont aucune idée d’où viennent leurs salariés, combien de temps leur prend leur trajet domicile-travail ni de combien ils émettent de CO2”. De quoi être pessimiste ? Pas vraiment. Si l’argument carbone peine encore à convaincre les employeurs, celui du bien-être au travail semble, lui, prendre de l’ampleur. “De plus en plus d’entreprises viennent nous voir pour établir des stratégies afin de réduire la distance des trajets de leurs employés de terrain. Dans le contexte de chasse aux talents, c’est une façon d’attirer et de fidéliser et les meilleurs profils.” Soit une approche “pro” et “durable” de la mobilité.
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